DEVELOPPEMENT OU RETOUCHE

Publié le 9 Septembre 2016

Bonjour,

Un petit résumé d'un article très intéressant.

Une chose à retenir : la photo n’existe pas tant qu’elle n’a pas subi le processus de développement. Avant ce dernier, la photo n’existe pas, aussi bien en argentique qu’en numérique. On parle alors “d’image latente”.

Une fois le négatif développé, il fallait encore le “tirer”. Sous l’agrandisseur, et avec la lampe inactinique, on pouvait changer le tirage de couleur, jouer avec des cartons pour faire plus ou moins apparaître un aspect de l’image. Bref, entre l’image originelle et le rendu final il y avait une différence marquée, fruit d’un travail humain, qui permettait de “révéler le réel”, sans le travestir.

Mieux encore, le photographe expérimenté savait que pour faire apparaître certaines textures il était parfois nécessaire de sous-exposer, d’avoir choisi le bon type de film, etc., pour permettre un développement qui soit au niveau de l’image finale attendue

Pour les particuliers, à l’époque, c’était la même chose, automatisée, grâce par exemple aux machines Kodak. On ramenait des négatifs de ses voyages, on les déposait au labo photo, l’opérateur mettait les négatifs dans la tireuse, qui développait les films, “optimisait” automatiquement l’exposition et la couleur, et tirait finalement les photos sur papier. Quelques jours après, on vous remettait une pochette comprenant les photos développées. Et, notons le bien, pas retouchées.
C’est exactement la même chose aujourd’hui en numérique.

L’image latente (“brute de capteur” comme on dit indûment), qu’on trouvait naguère sur le négatif non développé, c’est exactement à quoi revient aujourd’hui le format RAW de votre appareil photo numérique. Et si vous “voyez” la photo (sur l’écran de votre boîtier par exemple), ce n’est que parce que le microprocesseur de l’appareil génère automatiquement un petit fichier (de type .jpg), qui vous permet de la visualiser. Mais ce n’est qu’un aperçu et pas votre photo elle-même…

Ceux qui utilisent les “style d’images” chez Canon par exemple, où l’aperçu .jpg peut être contrasté ou saturé à la bétonneuse, et donner une impression d‘image très valorisante, en sont en général pour leurs frais lorsqu’ils découvrent, médusés, que leurs fichier RAW sont tout grisâtres et sans contrastes.

Pour que votre photo se “révèle”, il faudra que vous utilisiez un logiciel, puisque il s’agit d’un fichier numérique (une suite très longue de 0 et de 1). Vous aurez alors à votre disposition les mêmes outils que celui du laborantin de naguère : la possibilité de jouer sur la tonalité et le contraste et les micro-contraste par zone, la couleur, le grain et les virages…

Il s’ensuit que le développement (en argentique ou en numérique) est la suite logique et consubstantielle du processus créatif. Bien loin de la méthode malhabile des photographes débutants qui y voient un outil destiné à améliorer la photo ou pire, à “sauver les meubles”.

On dira donc, comme c’était le cas en argentique, que le développement concerne les processus suivants : la transformation en noir et blanc (les raw étant par définition des formats couleurs RVB), l’exposition, le contraste, la chromie, la variance des couleurs sous-jacentes au noir et blanc numérique, les masquages (intervention ponctuelle sur l’image destinée à agir localement sur les processus énoncés), le recadrage, le grain, les virages et les traitements croisés, et enfin la dynamique et le contraste de l’image (qu’on avait autrefois en choisissant plutôt une pellicule Ilford qu’une Fuji par exemple).

Mais alors, c’est quoi la “retouche” ?

Eh bien, c’est tout ce qui vient après, dans le but, soit de corriger les erreurs du photographe (éléments mal placés, flare, problème de colorimétrie, cadrage etc.) ainsi que de rajouter ou d’ôter des éléments de l’image.

C’est sans doute passionnant, mais pour peu qu’on maîtrise un peu la lumière, on se rendra vite compte qu’on peut obtenir ces résultats à la prise de vue. La grosseur d’un sein par exemple. Le débutant utilisera l’outil grossisseur du filtre fluidité de Photoshop. Un photographe expérimenté, qui sait que l’impression de “grosseur” vient de la gradation du contraste entre la clarté et l’obscurité, se débrouillera pour que la lumière touche un peu plus la partie supérieure du sein, et cause un ombre plus marquée en-dessous. Deux secondes de réglages des sources de plus, et dix minutes gagnées sur l’informatique abrutissante.

Bien sûr, il y a des génies de la retouche, et il ne s’agit pas là de créer une hiérarchie entre les disciplines. J’admire les travaux ahurissants de qualité de certains d’entre eux mais je considère qu’il faut choisir son camp. Soit on est photographe, et dans ce cas on soigne sa prise de vue et son développement. Soit on est retoucheur.

Rédigé par alain

Publié dans #actualités

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